INTERVIEW. Lors du Festival de télévision de Monte-Carlo, Katherine Moennig a accordé, en exclusivité à TÊTUE.COM, une interview très… «Shane».
Katherine Moennig fait son autoportrait en exclu pour TÊTUE.COM!
D'accord, dans la vraie vie, elle n'est pas Shane.
Pourtant, la dégaine, la voix, le débit, la coupe de cheveux, les lunettes de
soleil, le jean slim et les réponses concises à peine audibles sont exactement
les mêmes que dans The L Word.
TÊTUE: Kate, comment
est-ce, la vie après The L Word?
KATHERINE MOENNING: La vie
est belle! Ouais... (pause) C'est fini depuis presque un an maintenant, donc je
suis passée à d'autres émotions, je ne suis plus triste. Je vais
bien.
Vous avez déjà retrouvé un nouveau rôle, celui d'un médecin
dans la série hospitalière Three Rivers. Mais y a-t-il eu un moment
malgré tout où vous avez craint d'être cantonnée aux rôles «à la Shane», d'avoir
une étiquette collée à la peau pour toujours?
Bien sûr. Mais je
crois que tout le monde connaît ce genre de peur. Moi, j'ai eu beaucoup de
chance d'obtenir ce rôle qui me plaît, assez rapidement après la fin de The
L Word, donc cette période de doute n'a pas duré,
heureusement.
Il paraît que cette série, Three Rivers,
est espérée comme le nouveau «Urgences» par CBS.
Je ne sais pas...
Mais c'est vrai après tout que cela pourrait être le nouveau Urgences.
Cela se pourrait (pause) mais en fait, je n'en suis pas sûre parce que... je
n'ai toujours pas vu le pilote. Je ne sais pas comment ils ont organisé
l'ensemble, je ne sais pas à quoi cela ressemble donc je ne peux pas vous en
dire tellement plus que ça.
Dans la vraie vie, vous arrive-t-il
que certaines personnes vous appellent «Shane»?
Ouais (sourire)...
Cela arrive même assez souvent.
Et?
Ben... je ne suis pas Shane,
donc...
Mais vous leur dites quoi à ces gens-là?
Rien
(sourire). C'est juste que... je ne suis pas Shane, c'est tout, donc quand on
m'appelle comme ça, je ne réponds pas.
Vous n'êtes pas Shane,
mais vous lui ressemblez quand même furieusement...
Nous sommes
complètement différentes. Si ce n'est que nous nous ressemblons physiquement.
Pour le reste, nos manières de voir la vie sont
opposées.
Dans les attitudes, l'apparence physique, la manière de vous
habiller, justement, diriez-vous que vous êtes peu à peu devenue Shane ou que
Shane est peu à peu devenue vous-même?
Les deux. Je pense que c'est
ce que vous répondra n'importe quel acteur, d'ailleurs. Au bout d'un moment, si
vous jouez un même personnage, vous finissez par vous confondre avec lui. On
finit toujours par entretenir une sorte de relation organique avec son
personnage.
Comment décririez-vous l'ambiance de tournage de
The L Word?
Elle était merveilleuse.
Jamais de
crêpages de chignon?
Non.
Pourtant, c'est ce que l'on
a pu lire çà et là...
Ne croyez pas ce genre de trucs. Nous nous
sommes très bien entendues.
Et la fin? Honnêtement, vous ne
l'avez pas trouvée un peu décevante?
Je comprends tout à fait les
critiques. Je peux comprendre que certaines personnes aient pu trouver la fin un
peu décevante (pause)... Ouais, je comprends.
Comment
ça?
Eh bien, disons que je ne pense pas que la dernière saison ait
été un bon résumé de la série, de tous les sujets qu'elle a abordés et de tout
ce qu'elle a représenté.
Des six saisons, quelle est votre
préférée?
Ça c'est une question difficile (pause). La deuxième
saison me plaît bien, en fait. Je me souviens avoir adoré la dynamique de cette
saison, je trouve que c'est là que la série a commencé à vraiment voler de ses
propres ailes, à trouver un rythme bien à elle, à avoir son propre
univers.
Vous savez que vous êtes devenue une icône pour les
filles du monde entier?
Hum hum.. (elle acquiesce).
C'est quelque chose que vous gérez bien?
(rires) Mais
cela n'a aucune implication dans mon quotidien! Cela ne change rien quand je
marche dans la rue. Les seuls moments où je m'en rends compte c'est quand je
parle à des journalistes. Mais ma vie au jour le jour n'a pas vraiment changé,
je vous assure.
Je crois savoir que vous avez déjà rencontré Amélie
Mauresmo...
(Elle se redresse de son fauteuil) Amélie? Ouais, c'est
vrai. Elle est adorable! C'était il y a quelques années déjà. Avec les filles
(de The L Word, NDLR), on avait eu la chance de pouvoir assister à l'un
de ses matches. Elle était excellente! Franchement, je l'adore. C'est une
athlète exceptionnelle.
Vous savez qu'elle aussi est une icône en
France?
Oui, je peux aisément l'imaginer (Elle s'anime) Elle va
bien? Elle a eu de bons résultats dernièrement?
Elle a perdu au
premier tour de Roland-Garros.
Ah bon, vraiment? (l'air concerné)
Elle a perdu... et contre qui? Une Allemande? Oh, c'est pas vrai... Mais elle va
revenir au top, j'en suis sûre!
Ah
oui?
Ouais!
Vous êtes fan de tennis?
Je ne suis pas accro,
mais j'aime ça oui. Si j'ai l'occasion de voir un match, j'en profite. Voir
Amélie en vrai, c'était génial.
Et sinon, qui est selon vous la
plus canon des L Word?
Mon Dieu (sourire). Elles sont toutes belles.
Mais (pause) là, vous parlez de ma seconde famille.C'est comme si vous me
demandiez quelle membre de ma famille je trouve la plus attirante : je ne peux
pas répondre à cette question!
D'accord. Alors laquelle est votre
meilleure amie?
Leisha (Hailey, qui joue Alice, NDLR) est ma
meilleure amie. Je suis également très amie avec Erin Daniels (Dana,
NDLR).
Erin Daniels vient souvent à Paris, Mia Kirshner y a
acheté un appartement... Et vous, connaissez-vous la France?
Je
suis allée à Paris, une fois: j'adore! C'est une ville magnifique. Je me suis
baladée un peu partout, mais je n'ai pas suivi le parcours touristique
classique, je n'aime pas ça. J'ai beaucoup marché. Je suis allée au Louvre, puis
je me suis promenée dans le 6e, le 7e et je suis remontée dans le 8e
arrondissement en longeant la Seine... Quand je vais dans un endroit que je ne
connais pas, c'est ce que je préfère faire: marcher pour le
découvrir.
Connaissez-vous d'autres endroits que Paris en
France?
Ben... Monaco, techniquement, ce n'est pas la France, hein?
Alors, non, je ne suis pas allée ailleurs en France.
Et Monaco,
ça vous plaît?
C'est beau! Mon Dieu, c'est vraiment splendide.
Personnellement, je ne vois pas ça sous l'angle «glamour». Pour moi, c'est juste
un endroit chargé d'histoire. Et puis, quelle vue!
Quid de Los Angeles, où vous vivez ?
J'adore L.A.! C'est
une endroit génial pour vivre. Qui est parfois gâché par les gens qui y
évoluent, mais il n'empêche que c'est une super ville.
C'est une
ville où la pression peut parfois être très forte. Beaucoup d'actrices parlent
notamment de ce poids de la beauté à Hollywood, des normes qui vont avec, des
canons que l'on vous impose...
Je ne suis pas d'accord avec ce point
de vue. Je pense que l'on est le produit de son environnement. On est à l'image
de ce qui nous entoure. Et dans mon monde, on ne se préoccupe pas de ce genre de
choses. J'ai le sentiment de pouvoir être celle que je veux. En tout cas, il me
semble que j'y suis plutôt parvenue jusqu'ici (sourire). Alors, pourquoi
changerais-je?
Puisque l'on évoque Hollywood : le film L
Word dont on parle tant est-il réellement en préparation?
Il
faudra poser la question à Ilene (Chaiken, la créatrice, NDLR). Mais d'après ce
que je sais, elle est très intéressée par le projet. Et moi aussi, bien sûr! Je
serai absolument partante pour retrouver les filles et cet environnement de
travail. (Pause) Nous étions une famille, vraiment. J'espère que ça va se
faire.
Pour nous aider à mieux vous connaître, puisque vous vous
dites complètement différente de Shane, expliquez-nous par exemple ce que vous
aimez faire quand vous ne travaillez pas?
Je suis quelqu'un de très
normal. Je fais ce que les autres font. J'aime écouter de la musique, toutes
sortes de musique: j'aime le rock, le punk, la pop, le hip-hop. A part ça, je
vais courir avec mes chiens, je profite de ma maison, ce genre de
trucs.
C'est vrai que vous ne regardez presque jamais la
télévision?
Non, je ne la regarde pas. Je préfère aller au cinéma.
Mais je crois que je vais me mettre à True Blood (la nouvelle série du
créateur de Six Feet Under, Alan Ball, NDLR), ça m'a l'air vraiment
bien.
Vous saviez qu'Evan Rachel Wood (Once and Again,
Thirteen) avait rejoint le casting en tant que vampire
lesbienne?
Ah non. (Pause) Mais cela a du sens.
Vous
avez de jolis tatouages...
Ouais. J'en ai neuf. Ils ont chacun une
signification particulière. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire
laquelle.
Bon, maintenant, vous pouvez le dire : vous n'aimez pas
les interviews?
Non, pas vraiment (sourire). C'est ce que j'aime le
moins dans mon métier. Mais ça fait partie de mon boulot, donc je dois le faire.
Pour être très honnête, je n'aime pas tellement être sous les projecteurs. Moi,
je ne me vois pas comme quelqu'un de célèbre. Car il faut bien se dire une
chose: à Los Angeles, tout le monde s'en fout de moi.»